Le maïs ensilage s'avère compliqué dans certains secteurs au vu des sécheresses qui se répètent et la ration sèche coûte chère. Que reste-t-il comme possibilité pour engraisser des bovins ? L'herbe ? Oui, si elle est exploitée au printemps. Ensilage, enrubannage et foin semblent être les meilleures pistes pour engraisser à bas coût et sans crainte.
Maïs ensilage/tourteau, ration sèche ou herbe : quelle ration d'engraissement à bas coût ? (©Terre-net Média)
En engraissement, on connaît principalement deux types de ration : ensilage de maïs + tourteau ou la ration sèche. Et l'herbe dans tout ça ? Yan Mathioux, nutritionniste De meuh en mieux (anciennement cabinet BDM) affirme : « On peut miser une grosse partie de l'engraissement sur l'herbe. En revanche, on n'est pas sur du pâturage uniquement, mais aussi sur de l'herbe récoltée. »
« Au vu du climat, l'ensilage de maïs devient compliqué dans certains secteurs s'il n'est pas irrigué. Mais c'est la même chose pour le pâturage. En revanche, on a plus de chance si on récolte l'herbe au printemps vers avril ou mai », explique Yan. « Bien sûr, il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier et assurer le coup avec plusieurs cultures : légumineuses, ray-grass, mélange multi-espèces, etc. On peut même garder du maïs fourrage dans l'assolement et le récolter en grain si les stocks d'herbe sont suffisants ou l'ensiler si le printemps s'est montré compliqué. »
Parmi les élevages qu'il suit en conseil, beaucoup misent sur l'enrubannage et l'ensilage d'herbe. Il cite la ration suivante comme exemple :
- 28 % foin de luzerne/dactyle (14,5 de protéines)
- 11 % blé (céréale rapide)
- 11 % maïs grain (céréale lente)
- Ensilage ou enrubannage de luzerne
« Là, on est sur des vaches Charolaises avec un GMQ de 1 300 g/j pour un coût de ration de 2 €/j , soit 250 à 260 € pour 120 jours d'engraissement. »
Notant tous les poids carcasse des animaux qu'il suit, Yan donne les moyennes suivantes :
VachesGénissesCharolaise503,32446,29Limousine459,34446,24Salers376,45452,34Il faut expliquer aux consommateurs qu'on a besoin de stocker des fourrages, comme eux stockent des légumes en conserves : c'est pareil !« Si les consommateurs réclament des animaux au pâturage, il faut leur expliquer que ça ne suffit pas, qu'on a besoin de stocker du fourrage afin d'alimenter le troupeau toute l'année. C'est le même principe que la boîte de conserve ! »
Quant à la finition à l'herbe qui fait parfois débat entre les éleveurs, Yan affirme : « C'est compliqué au pâturage pur et cela limitera la période de finition aux mois de mars, avril et mai. Si on engraisse à l'enrubannage ou à l'ensilage d'herbe, c'est plus facile à piloter puisqu'on connaît les valeurs alimentaires des fourrages et on peut amener de la céréale si besoin. »