Avec un projet d'agrandissement du troupeau, les associés de l’Earl Traullé-Corbin à Coulonvillers (Somme), ont testé une mélangeuse Tatoma MVL-20-Duplo dans l'idée de remplacer leur distributrice actuelle. Pour eux, il n’y a pas photo : « La ration mélangée est plus homogène, on a même dû augmenter les quantités à l’auge car on n’avait plus aucun refus. » En revanche, léger bémol sur le paillage à la mélangeuse…

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Fraîchement installé, Simon Traullé a rejoint son père sur l’exploitation familiale de polyculture élevage laitier à Coulonvillers dans la Somme (80). Son projet : passer de 50 à 120 vaches traites. Les associés sont en pleine réflexion. Parmi les remaniements possibles, la distributrice actuelle (distributrice pailleuse Silofarmer de 13 m3) pourrait bien être remplacée par une mélangeuse : « Pour 120 vaches, on vise une machine de 20 m3. »

La distributrice pailleuse actuelle de l'exploitation est une 13 m 3 SilofarmerLa distributrice pailleuse actuelle de l'exploitation est une 13 m3 Silofarmer (©Terre-net Média)

Une mélangeuse adaptée à la taille du troupeau

Ils se sont vus confier une mélangeuse Tatoma (modèle MVL-20-Duplo) durant trois jours par leur concessionnaire (Ets Guilbart à Vironchaux (80)). « On n’a pas d’attachement particulier avec la marque mais comme la machine était en démo, on en a profité pour voir si la ration mélangée nous faisait gagner du temps ou pas », témoigne Simon. Les éleveurs distribuent aujourd’hui la ration en plusieurs étapes : d’abord le foin de luzerne (pour être bien sûr que les vaches en consomment toutes) puis seulement après le reste de la ration.

Après avoir testé la machine, les associés constatent : « On a pu tout distribuer en une fois et on avait beaucoup moins de refus. La machine permet de défribrer la luzerne, qui est pourtant déjà passée par le rotocut de la presse. On a même dû augmenter les quantités de ration car les vaches ingéraient plus. En revanche, on n’a pas observé d'écart sur la production laitière, mais c'est normal : l’essai n’a pas duré très longtemps. » Les éleveurs réfléchissent même à passer une partie des concentrés à l’auge pour améliorer l’efficacité alimentaire.

On ne peut pas y mettre autant de ballots que dans notre distributrice car la mélangeuse les détasse et ils prennent plus de place.

Pour ce qui est du paillage, les éleveurs ne comptent pas prendre l’option sur la mélangeuse qu’ils achèteront car leur distributrice actuelle suffit largement pour l’aire paillée. Ils l'ont tout de même testée lors de l'essai et commentent : « Malgré le grand volume, on peut y mettre moins de paille que dans la distributrice. En effet, nos balles carrées y sont détassées, ce qui fait perdre de la capacité, contrairement à une pailleuse normale ou tout reste en bloc. À part ça, le système fonctionne très bien : comme les ballots sont démêlés, le passage dans la turbine est facilité. En revanche, cette dernière n’envoie pas assez loin pour nous. »

Homogénéité de la ration, distribution, ingestion et paillage : la mélangeuse Tatoma MVL-20-Duplo est inspectée sous toutes ses coutures.Homogénéité de la ration, distribution, ingestion et paillage : la mélangeuse Tatoma MVL-20-Duplo est inspectée sous toutes ses coutures. (©Terre-net Média)

Faire le choix d'une Mélangeuse Tatoma

Guillaume Blaise, inspecteur commercial chez Tatoma, s’est occupé de la mise en route de la machine à la ferme. Il recommande alors aux éleveurs : « Dans votre cas, il vaut mieux mettre la luzerne en premier dans le bol. En effet, les fibres les plus longues doivent être placées en premier. » Il préconise aussi : « Si on veut bien utiliser une mélangeuse, il faut changer de vitesses au fur et à mesure de l’incorporation des aliments. En revanche, cela peut s’avérer compliqué lorsqu’on est seul à charger car on ne revient pas forcément au tracteur à chaque fois. Dans ce cas, il faut laisser la machine en petite vitesse. »

La marque espagnole produit des mélangeuses depuis 40 ans. Elle sort des machines de 4 à 45 m3. Celle de 20 m3 présentée ici est affichée à 50 000 € au catalogue. De nombreuses options sont envisageables pour ces machines, par exemple concernant le haut : « Si l’acheteur choisit de prendre avec paillage (environ 9 500 €), il faudra alors choisir un anneau supplémentaire pour ajouter de la capacité. Dans ce cas, il y a plusieurs possibilités : en tôle, en caoutchouc ou en tube acier. » Même chose : « Pour le déchargement, la trappe latérale peut être équipée d’un tapis. Ici, ce n’est pas nécessaire mais ça peut l’être pour les petites rations – type veaux – ou pour distribuer dans une auge en hauteur. » Bien d'autres options sont possibles, comme le kit de pulvérisation pour l'eau, le rouleau pour les rations de fibres, les aimants sur les vis, la goulotte tournante...

Finalement, les éleveurs s’avèrent assez satisfaits de cet essai : « La machine se manie bien. Les vitesses sont bien calibrées, l’hydraulique comme l’électronique fonctionnent bien. En revanche, on recherche plutôt de la simplicité, sans électronique. Là, elle avait les commandes électriques de l’hydraulique. Mais Tatoma propose aussi des modèles plus simples, dommage qu’ils soient tous vert flashy », plaisante Simon. « Pour l’instant, le commercial nous a fait une proposition pour une 20 m3 de ce type sans paillage et sans commandes électriques, mais nous attendons de voir d’autres modèles (français cette fois-ci) avant de nous décider. »